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Sam Eugland

William Boyd Eastwood

Bien loin au nord de Castlebaie, dans un pays où l'air était froid et où la nature, libre de ses droits, s'épanouissait entre les falaises escarpées, vivait une famille de fermiers.

 

C'est dans cette masure modeste perdue au milieu de plusieurs autres qu'un cris de femme s’éleva lors d'une douce soirée du mois de Mai, suivi rapidement par celui d'un nouveau-né. WilliamBoyd, un petit garçon de belle taille, avec des yeux bleu nuit et un fin duvet auburn sur le crâne, venait de faire le bonheur de ses parents, Kennet et Caitriona McAllister.

Ces derniers, bien qu'épuisés, le veillèrent toute la nuit dans la crainte qu'en ces temps difficiles , où beaucoup d'enfants mourraient en bas âge, ils ne le perdent. Mais celui-ci, comme en réponse à son nom "celui qui passe", s'éveilla en pleine forme le lendemain matin. Les années passèrent et l'enfant grandit, curieux et vif, parcourant la lande, les boucles de sa chevelure volant au vent. Souvent, il avait l'impression d'appartenir à cet endroit.

 

Malgré son jeune âge, il entendait le vent dans les feuilles, les animaux vivant leur vie, de l'écureuil mangeant une noisette au renard creusant un trou, et ce même à des kilomètres. Parfois, si il se concentrait assez fort et assez longtemps, il lui arrivait même de pouvoir entendre du sang pulsant dans les veines. Et il n'en était pas peu fier, arguant souvent que la forêt lui parlait. Bercé par les contes et légendes, il se sentait élu, spécial. De ce fait, et comme tout enfant, il ne comprit pas pourquoi ses parents lui interdirent de crier ce genre de choses sur les toits et que ses propos étaient dangereux. Cependant, bien que peu convaincu, il leur en fit la promesse et la vie reprit son cours. 

 

L'hiver de ses six ans, une épidémie de fièvre tierce s’abattit sur une partie du pays et le village fut un des nombreux touchés par cette dernière. Ils n'en ressortirent pas indemnes, la fièvre emportant une grande partie des habitants, dont sa mère, qui mourut en plusieurs jours, alternant comme le nom l'indiquait, entre moment d’accalmie et fièvre de plus en plus forte. En deuil, le père et le fils qui venaient de perdre la seule femme de leur vie durent continuer leur route à deux et se plongèrent dans le travail, la peine, contre toute attente, les rapprochant. William, que son père apprit à monter à cheval se révéla être très bon dans ce domaine, ainsi que dans l'art de l’épée en bois, auquel il s’entraînait avec d'autres garçons du village. Enfant volontaire et clairement d'extérieur, il se révéla être un atout dans les travaux des champs et d'écurie, touchant un peu à tout et ne rechignant devant aucun défi, même salissant ou difficile.

 

oussant rapidement, son corps n'était pas le seul à s'améliorer avec le temps. Son don devenait de plus en plus présent et pointu, l’empêchant parfois de rester trop longtemps dans une pièce bondée ou trop près d'une importante source de bruit. Dans le même temps, il lui permettait aussi de savoir des choses avant les autres, ou de prévenir certains événements, les rapportant à la chance quand on lui faisait remarquer. C'est ce qui arriva l'été de ses dix ans quand, chassant dans la forêt le petit gibier, il perçut à travers les feuilles le fil d'une discussion qui lui glaça le sang. Une discussion où il était question du meurtre d'une femme du village, pour sorcellerie. Dû à sa jeunesse, il n'en comprit pas tous les tenants et aboutissants, mais il savait une chose : cette femme était en danger. Reprenant la route inverse en courant, n'écoutant que son courage, il entra sans frapper chez la femme en question et lui intima de partir, et vite.

 

Cette dernière ne se fit pas prier et quand une troupe de gardes arriva chez elle, ils ne trouvèrent qu'une maison vide. L'histoire aurait pu se terminer là, si un homme qui l'avait vu entrer chez la dite sorcière un peu plus tôt ne l'avait pas pointé du doigt en hurlant que tout était de sa faute et qu'il était de mèche avec la femme. De fait, il n'aurait jamais dû avoir vent de cette affaire. Voyant les gardes empoigner son fils, son père s'interposa en hurlant que tout était sa faute sous les yeux médusés de William. Emmenant les deux à la prison, le jeune roux tournait comme un lion en cage dans la cour tandis que son père était emmené pour être, il ne l'apprendrait que plus tard, torturé pour avoir des réponses. Très vite, ce dernier fut emmené à la potence et, après un dernier sourire pour son fils, fut pendu sur la place publique. En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, il avait tout perdu. Un cris déchira l'air et il se débattit comme un diable pour retrouver le corps de son père, avant de ressentir une vive douleur à l'arrière du crâne, puis plus rien. Il se réveilla quelques temps plus tard, désespérément seul et, cachant son visage, il se laissa aller à son chagrin.

 

La vie reprit, difficilement, le roux gagnant son pain en mendiant, volant ou en remplissant quelques tâches pour les habitants. Muré dans le silence, il était loin du garçon qu'il avait été jusque-là, sa bonne humeur et sa combativité se faisant doucement ronger par la rancÅ“ur et la culpabilité. Quelques jours plus tard, alors qu'il s'occupait du cheval d'un riche voyageur, ce dernier lui posa quelques questions sur qui il était, ce qu'il faisait ici et où étaient ses parents. William répondit rapidement et clairement, sans toutefois donner de détails, et après une courte réflexion, l'homme lui proposa de venir avec lui. D'abord surpris et interdit, il finit par accepter, sachant parfaitement qu'ici, il n'y avait plus rien pour lui. C'est ainsi que William partit pour Castlebaie et revêtit le nom de son sauveur, Eastwood, se promettant toutefois de ne jamais oublier son vrai nom et ses origines. Monsieur Eastwood vivait dans un manoir confortable et possédait plusieurs terres desquelles William devint à son tour le seigneur. Ayant bien du mal à tenir cette tâche et à passer son temps enfermé la tête penchée sur des livres de cours, il profitait de chaque minute de répits pour s'enfuir vers les fermes alentours, visitant leurs habitants, qu'ils soient animaux ou humains.

 

C'est là qu'il fit la rencontre d'Iméria, fille d'un fermier vivant sur ses terres, elle devait avoir un an de moins que lui et ce même amour de l'aventure. Rapidement les deux enfants se lièrent d'amitié et la jeune fille fut la seule au courant de son histoire et de son don, comme il fut le seul au courant des rencontres qu'elle faisait dans la forêt.

A ses quinze ans, il fut envoyé au château comme page de la reine malgré ses protestations et débuta ainsi sa carrière auprès des personnes qui avaient fait tuer son père. D'abord furieux, il apprit à connaître cette femme douce et aimable, qui avait envers lui beaucoup de tendresse et il prit son mal en patience. Néanmoins, au fur et à mesure qu'il devenait un homme, les gestes de tendresse de la part de la reine se firent plus réels, une main s'attardant sur sa joue, un regard, et alors qu'il approchait de sa vingtaine et que son rôle de page allait se terminer, la femme l'engagea comme conseiller et homme à tout faire.

 

Cette demande concorda avec la disparition d'Iméria et l'exécution de la mère de cette dernière sur le bûcher, et William accepta, tout en se promettant que maintenant homme, il utiliserait son don et sa place au château pour jouer double jeu et venger son père et toute autre personne tyrannisée pour leur différences.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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