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Saoirse Ronan

Siria Griffith

« Cause my echo, echo,

Is the only voice coming back

Shadow, shadow,

Is the only friend that I have. »

 

Il fut une fois Siria Griffith. Née de l’union d’un couple d’artisans, et ayant grandi en fille unique, l’enfant qu’elle avait autrefois été put pleinement profiter de l’amour de ses parents. Choyée, cajolée, et bercée le soir, Siria s’était bien vite vue devenir une fillette pleine de vie, curieuse, dotée d’un goût prononcé pour l’aventure. Jouant souvent à se perdre dans la forêt, Siria semblait pourtant toujours retrouver son chemin avec une facilité déconcertante. Cette faculté était due à son ouïe, qu’elle ne savait pas encore supérieure à celle de la majorité des êtres humains. Pouvant capter le moindre bruissement de feuille, murmure venant du village, ou chant d’oiseau, l’enfant apprenait alors à apprécier les paroles de la nature, tout en les chassant de temps en temps. Courant bien souvent à la poursuite du sifflement du vent, ou d’une mélodie chantonnée par un paysan, Siria était devenu un visage connu de son entourage. La petite tête blonde avait autrefois un nom, une histoire, et un visage.

Mais tout ceci lui fut arraché bien trop tôt.

 

Une nuit, alors que la petite fille n’était âgée que de huit malheureuses années, cette dernière entendit une agitation inhabituelle s’avancer d’un peu trop près de la petite maison qu’elle partageait avec ses parents. De nature curieuse, la blondinette s’était alors rendue à sa fenêtre, et aperçut de ses yeux d’un bleu glacé la Garde Royale s’approcher. Vingt hommes, chacun une arme dans une main, et une torche enflammée dans l’autre. Ce fut donc rapidement que la petite vint avertir ses parents. Le père, réveillé le premier, se chargea d’aller chercher de quoi défendre son foyer. La mère, elle, s’extirpa plus tard de son sommeil, et profita du temps gagné par l’avertissement de Siria pour dissimuler cette dernière. Passant à travers les jardins, et dévalant les pentes de la ville pieds nus, la mère et la fille parvinrent à rejoindre une petite trappe donnant sur les sous-sols de la ville.

 

« Ne te montre que lorsque l’on viendra te chercher, souffla la jeune femme à Siria. Ne t’échappe pas de l’ombre. »

 

La fillette hocha la tête, et de toute son innocence, adressa un sourire rassurant à sa mère. Puis, elle regarda cette dernière s’éloigner, et regagner leur maison, avant de rejoindre les ténèbres. Siria attendit. Mais personne ne vint la chercher.

 

Ainsi, Siria resta dans l’ombre. Elle devint la plus fidèle amie du silence, la confidente de l’obscurité, et la sœur de plusieurs rats qu’elle croisa sur son chemin. Siria n’était plus qu’un nom que l’on avait cité le lendemain de la visite de la Garde, et de la mort de sa famille. Portée d’abord disparue, recherchée pendant quelques petits jours, ce maigre assemblage de lettres ne fut bientôt plus qu’un souvenir de ce qu’avait pu être une petite fille joyeuse, curieuse, et qui aimait courir après le vent.

Aujourd’hui, elle n’existait plus pour personne. Elle était devenue une enfant de la Lune, qu’elle s’autorisait à rencontrer toutes les nuits, en se perchant sur les toits des bâtiments les plus hauts de la ville. Tenant compagnie aux étoiles, même aux plus filantes, elle avait toujours respecté le dernier conseil de sa mère : ne pas sortir de l’obscurité.

Ainsi, sa peau devint aussi argentée que sa mère d’adoption, la Lune. Ses cheveux poussèrent, jusqu’à atteindre le bas de son dos. Son corps se mit à grandir, lui aussi, malgré la faim qu’elle tentait de combler en volant quelques vivres aux commerçant les moins prudents. Néanmoins, la jeune femme qu’elle devint se surprit à dérober bien plus de bibelots inutiles que de nourriture. Se formant alors sa propre collection d’objets non-identifiés et scintillants, sa petite tanière dans les sous-sols devint un musée des merveilles, qu’elle contemple à la place des étoiles, lorsque les nuages les cachent.

 

Puis, un soir, l’enfant lunaire exista de nouveau pour quelqu’un. Sortie des sous-sols pour retrouver le ciel, son oreille fine avait perçu une mélodie inconnue, venant des hauteurs. Grimpant, et s’avançant d’une discrétion féline, la jeune fille avait profité des nuits durant des musiques d’un jeune homme aux allures solaires. Ses notes sonnaient tantôt en bleu, tantôt en blanc, mais jamais en noir. Ses doigts ne jouaient que des couleurs éclatantes, jamais trop sombres. Jamais du noir. Puis, il finit par la voir, malgré l’obscurité. Ses cheveux blonds et sa peau claire s’étaient détachés des draps bleutés de la nuit, et la voix du garçon l’avait interpellée. Elle avait couru.

 

« Ne te montre que lorsque l’on viendra te chercher, se rappela-t-elle. - Je ne vais pas te faire de mal !, avait répondu l’inconnu. »

 

Elle avait décidé de le croire. Peut-être qu’il était venu la chercher. Depuis, la jeune fille s’appelle Eden. Un nom que Jevan avait bien voulu lui donner, et dont elle ne comprenait pas encore vraiment la signification. De nature sauvage et imprévisible, Eden n’avait laissé sa voix accompagner les notes du luthier que très tard, et lorsqu’il lui répondit, elle put mettre une couleur sur ce timbre si doux qu’il voulait bien lui adresser.

 

Un doux jaune pâle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Camille, Léa et QUENTIN.
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