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Olga Kurylenko

Sighild Roff

<< Our hero, our hero, claims a warrior's heart.

I tell you, I tell you, the Dragonborn comes.

With a voice wielding power of the ancient nord art,

Believe, believe, the Dragonborn comes.

It's an end to the evil, of all Skyrim's foes.

Beware, beware, the Dragonborn comes >>

 

Un jour sombre. Un jour de pluie. Un jour pourtant sans espoir, sans lendemain. C'était sur ces heures ténébreuses que la vie de Sighild Roff débuta. Ses pieds nus heurtaient les rues galeuses de Castlebaie, son corps, amaigri et endolori par la violence des gardes, avançait péniblement. Tirée de force au cou par un collier de fer, il la reliait à d'autres vies, aussi anéanties que la sienne. Tous, menaient à présent une demie-vie. Une vie de douleur, une vie maudite, une vie d'esclave. Une pluie torrentielle s'abattait sur eux, comme pour les accabler encore plus de leur situation. L'eau gelée révélait l'odeur pestilentielle des lieux, un mélange de vomit, de baise, de pisse et de merde. Hilda contrôlait admirablement ses reflux gastriques qui se faisaient désormais de plus en plus présent. Mais il fallait continuer d'avancer, ici, s'arrêter un seul instant était récompensé par de douloureux coups de fouet et de délicieuses insultes proférées par les gardes. Les gardes, parlons-en, des rustres, des brutes ravies de pouvoir malmener des citoyens. Hilda aurait préféré être un homme à certain instants, les mains semblaient s'égarer très vite par ici, et ce n'était pas sa tenue de lin déchirée qui allait la protéger, ni le regard noir qu'elle pouvait adresser à ces enfants de putains. D'ailleurs, il valait mieux ne rien dire et ne rien faire, sinon, le traitement infligé était pire que cette sensation de brûlure provoquée par leurs grosses mains rayées par le temps sur sa peau de velours. Il eut un arrêt. Certainement une demie-vie qui venait de rendre sa dernière partie d'existence à la terre. C'était la 5ème depuis ce matin, à croire qu'ils avaient fait exprès de les faire passer par les pires endroits des contrées voisines pour ne garder que les plus forts. Même pour le choix des esclaves, Castlebaie était élitiste. Hilda leva les yeux au ciel, la pluie ruisselait sur son visage, épousant à la perfection ses traits ronds et harmonieux. Il y'a quelques jours à peine, elle était auprès de ses tendres parents dans sa modeste maison de fermier qui l'avait vu grandir. Ses parents, Rurik et Edda étaient des côlons du Nord, ils étaient venus à Castlebaie pour fuir un climat trop rude pour les cultures. Quatorze-ans après leur arrivée, ils sont accusés de complot contre le Roi. Rurik et Edda sont alors exécutés dans les plus brefs délais. Les gardes avaient pénétré dans la maison en pleine journée, ils trouvèrent les deux fermiers, déballèrent le parchemin qui dictait le motif de leur futur geste et très vite, la sentence était exécutée...pour un crime qu'ils n'avaient pas commis. Âgée de quinze-ans, Hilda avait déjà connu les pires horreurs au monde. La violence, l'esclavage, l'injustice et la perte de ses proches. La marche reprit, et effectivement, sur sa droite gisait le cadavre amaigri d'un jeune homme. Les yeux révulsés, la bouche ouverte, il était libre. Hilda avait beaucoup pleuré sur ce parcours de l'Enfer, aujourd'hui, la pluie pleurait à sa place. Il eut ensuite un autre arrêt, quelques minutes après le premier. Ils étaient non loin du marché aux esclaves, Hilda pouvait l'apercevoir en penchant la tête hors des rangs, et alors que chef de la garde parlait de sa grosse voix graillonnante avec le " commissaire priseur d'humains " Hilda fit voguer son regard autour d'elle. Sous un toit de tissu et de peau, se déroulait une vente publique fréquentée par bon nombre de nobles, une agitation considérable s'en dégageait, si bien que le bruit de la pluie s'en trouvait étouffé. L'autel jaillissait de biens brillants de milles feux ! Ils narguaient le ciel de leurs rayons flamboyants, et réchauffaient même le cœur de la jeune fille. Puis soudain, la lueur se fit chaleur, la chaleur se fit présence, et la présence se fit emprise. Comme hypnotisée, Hilda fit pivoter sa tête sur la partie droite de l'autel. Prisonnier, muselé et ligoté de toute part avec des chaînes d'aciers... " Un dragon..." Murmura-t-elle, fascinée. La bête, mesurant près de deux mètres, l'observait. Ses yeux flamboyants perçaient son âme et faisaient fondre ses prunelles noisettes. Les écailles du reptile reflétaient les dorures sur l'autel, et ces dernières donnaient à sa robe noire des reflets d'or. Si jeune, et déjà si majestueuse, la gueule du dragon était massive, quatre cornes se dressaient sur son crâne et plusieurs pointes acérées cernaient sa mâchoire. Hilda était hypnotisée, elle en avait presque oublié sa situation et ne pensait qu'à cette pauvre bête et au sort qui allait lui être réservé. Son cœur battait le sang dans ses veines, et faisait vibrer tout son corps, comme une frénésie guerrière. La demoiselle fit un pas vers l'enchère, mais fut très vite arrêtée dans son élan. En effet, la marche reprenait et les esclaves montaient sur l'estrade qui leur était réservée pour pouvoir passer aux ventes. Hilda ralentit la course, restant figée sur le dragon, un garde s'avança et lui administra une gifle mémorable avant de la forcer à avancer. La jeune fille fut tirée de l'emprise du reptile de la pire des façons, échapper à son destin n'était finalement qu'un fantasme irréalisable. Une fois sur l'estrade, elle observa les acheteurs. Des hommes et des femmes fortunés pour la plupart. Des vieux, des plus jeunes. Le public avait beau être varié, leurs regards étaient tous les mêmes. Il désignait tout, sauf des êtres humains. << Souffrance, agonie...ma haine consume les profondeurs de la terre. >> Alors que le marché aux esclaves débutait, des cris se mirent à retentir plus loin. Les cris se transformèrent vite en hurlements d'agonie, des flammes se mirent à jaillirent et une foule paniquée tentait de s'échapper par tous les chemins possibles. Soudain, une chose enflammée s'éleva parmi les toitures et s'approcha du marché aux esclaves, provocant ainsi l'angoisse de certains gardes qui prirent la fuite. La créature enflammée s'avança, et virevolta face à Hilda. A la fois terrifiée et fascinée, la jeune fille restait accrochée à ces yeux de braises qui fumaient sous ses prunelles fatiguées. Le lien se scellait. Hilda sentait quelque chose la porter, comme si ses craintes n'étaient plus, comme une bourrasque d'air frais dans le désert, comme une lumière dans l'obscurité totale. Le lien se scella. Définitivement. Le dragon virevolta et brisa les chaînes de l'humaine. Aussitôt libérée, Hilda fonça, le reptile sur ses talons qui lui dégageait la route à coup de flammes. Elle n'avait pas mangé depuis des jours, mais elle ne s'était jamais sentie aussi vivante, aussi libre, aussi rapide et aussi forte. Hilda filait comme l'éclair, sa chevelure de jais perçait le vent, coupait les gouttes de pluie en deux. " Viens vite ! Par-ici ! " Cria-elle au dragon en indiquant le pont vers l'extérieur de la cité. Le reptile sur ses talons la suivait de près et la protégeait des flèches meurtrières qui s'échappaient des arcs des gardes. Une fois sortie, le dragon enflamma le pont de bois et suivit Hilda qui courrait vers la forêt en riant. Personne n'a jamais retrouvé l'esclave et son dragon noir. Mais dix ans plus tard, certaines rumeurs de taverne content les prodiges d'une tueuse à gage sans pitié, chevauchant un dragon noir. Son nom lézarde continuellement sur les murs mal famés de Castlebaie...Sighild Roff, la Dragonnière.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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