Les Catacombes de Castlebaie

« Wake up, it's time little girl, wake up
All the best of what we've done is yet to come. » 

La famille Weiss est née en même temps que celle des Pécuyens, et de leur règne. 

Comme eux étaient nés pour gouverner, les Weiss étaient nés pour les servir. Certains avaient moins de chance que d'autres. Mais dans leur pauvreté, les Weiss faisaient partis des serviteurs les mieux traités du château. Depuis des générations, la famille de serviteurs se transmettaient leurs rôles, écuyer pour les garçons, servante pour les filles. 

Mais qu'étaient les Weiss sans leur petit éclat de lumière ? Son nom est Primrose, elle était née avec la floraison, elle était la finesse et la bienveillance incarnée et même sa mise au monde avait été d'une douceur peu commune. 
Le petit bouton de rose était un rayon de lumière pour tout le château, un rayon qui faisait bien de l'ombre à ses aînés, Will et Rixende. Rongés de jalousie, ils ne manquaient pas de lui faire ressentir son intrusion. Mais Primrose ne s'accordait pas la moindre peine face à leurs remarques, pouvant, certes se montrer bien désagréables.
La servante était imperturbable et gardait en toutes circonstances 
son caractère espiègle.
Malheureusement, son existence était bien trop pure pour être vraie. En effet, Primrose était issue d'un acte, tout, sauf chaste. La belle enfant était en réalité le fruit d'un péché de sa mère et du Roi Conviction, la rendant alors bâtarde du Roi.
Primrose avait été épargné de l'atroce vérité et était convaincue d'être, tout comme ses aînés, issue de l'union de Bérénice et de Eric Weiss.
Bérénice était une femme sublime, peu comprenaient d'ailleurs pourquoi elle s'était entichée d'un pauvre paysan aussi laid qu'Eric. Si Rixende et Will avait récupéré beaucoup de points de leur géniteur, tel que sa disgrâce.

Primrose avait, elle, gagné toute la beauté et la grâce de sa mère. Cette dernière considérait sa dernière fille comme un joyau pur qu'elle gardait précieusement auprès d'elle.
Bérénice exerçait un pouvoir certain sur sa pupille, celle-ci avait reçu une éducation digne des grandes dames, et elle lui avait appris les bonnes manières de la haute aristocratie, faisant alors elle...une guenille distinguée. Mais une guenille malgré tout. 

Tout cela était fait dans un but que la belle petite chose arrive à grimper les échelons et réalise le grand souhait de sa mère : Devenir noble. Une fabulation que seul Bérénice croyait, mais elle était prête à tout pour l'exaucer, comme formellement interdire à Primrose de quitter le château sous peine de voir son petit diamant corrompue par la vermine extérieure. 
Bérénice était folle amoureuse du Roi, elle le défendait contre vent et marée, et sa hantise était que sa chère fille fasse partie de cette armée qui voulait anéantir son tendre Clotaire.
Alors depuis petite, Primrose ne connue que le grand château des Pécuyens. Il était son monde, son lieu de naissance et son tombeau. 

La belle enfant ne ressentait aucune envie à passer les murailles du château, de ce que sa mère avait dit de l'extérieur, il valait mieux rester ici. Primrose n'avait aucun lien avec l'extérieur, sauf avec une personne: Enya. Une chouette harfang qu'elle avait recueilli quand elle était un oisillon. Abandonnée, exhibée aux prédateurs, la belle s'en était occupée comme une mère. Et très vite, un lien particulier les avait uni. Ce n'était pas une relation de maître à animal, c'était plus profond, indestructible et incroyablement fantastique. Primrose pouvait voir par les yeux d'Enya, et Enya pouvait voir à travers Primrose. Leurs pensées se partageaient et même leurs sensations !

C'était unique et renversant. Enya était devenue son messager de l'extérieur, peut-être que la chouette au pelage immaculée finira par faire comprendre à son humaine que le monde que l'on a construit autour d'elle est bien plus corrompu que celui par delà les murailles.