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Clemence Poesy

Mélisande Compargues

 « Elle aura la beauté,
Des cheveux blonds comme le blé,
L'éclat d'une rose au soleil,
Et ses lèvres seront d'un pur vermeil. »

 

Mélisande aux pommettes fleuries s’éveilla à l’éclat de l’aurore un matin du mois de Mai dans le creux d’un corps moite et suffocant, perdue au milieu d’une contrée voisine à Castlebaie. Poupin gazouillant, frissonnant, inconscient, elle ne sentit pas le cœur s’arrêter doucement de battre sous sa petite tête bouffie. Ainsi, cette même aurore sonna la fin de Emillane Conpargues, douce dame au cœur aimant, joueur et délicat.  

Elevée uniquement par son père, un riche marchand voyageant beaucoup, elle fut recueillie par une aïeule au sein de la cours royale âgée de cinq ans, quand son paternel se vit offrir la possibilité de faire la plus longue traversée marine que la cité n’ait jamais connue. L’aïeule s’appelait Margella, tante de la sœur du cousin de sa mère ou de la mère de la sœur de son cousin, peu importe. Tout ce que Mélisande voyait et comprenait, c’était toutes ces rides sur ce visage fermé et ces « Tiens toi droite », « Ne parle pas autant », « On ne mange pas la poulaille avec son nez ». 

Elle reçut ainsi une éducation hors pair et pleura chaudement la mort de sa tutrice à l’aube de ses quatorze ans, malgré même l’autorité dont la vieille dame avait pu faire preuve durant son enfance circonscrite. De nouveau abandonnée à elle même, le Conseil du Roi lui accorda le droit de continuer à loger à la forteresse grâce à la bénédiction et la bienveillance qu’elle apportait parmi les sujets aigris de Castlebaie. Si elle n’avait pu connaitre sa mère, elle avait cependant hérité de son cœur musicien débordant de douceur. 

A l’automne de ses quinze ans, Mélisande embrassa pour la première fois la flèche de Cupidon, douloureuse aiguille qui s’enfourcha dans sa poitrine à la vue de boucles brunes volages en pleine discussion avec un adorable molosse au pelage clair. Il se présenta comme Gaultier. Trois semaines après, elle l’apprenait Prince Vérité. Rougissante, timide mais bienséante, elle accueillit dans ses paumes mielleuses le cœur vagabond de sa Majesté, rêvant en harmonie d’un avenir radieux au milieu de jardins colorées et florissants. 

Le rêve ne dura qu’un battement de cil. A quelques jours de ses seize ans, Mélisande tomba sur le premier écriteau annonçant la vente aux enchères de la main de son Âme Sœur. Humour malsain ou atroce vérité, la Belle sentit son cœur exploser dans sa poitrine et ses pas tumultueux coururent chercher la franchise dans les bras de son amant. Maudits, démunis, soumis à un Roi égoïste, ils échangèrent leurs larmes dans une étreinte ultime, désireux de ne plus jamais quitter les bras de l’autre. 

 

 Pourtant la fin de l’été signe déjà les premiers troubles. Les pique-niques vont se dresser, la nappe sur l’herbe va s’envoler, son Prince va s’y reposer tandis que d’autres demoiselles vont chercher à le charmer. Où sera-t-elle ? 

 

La délicatesse amoureuse de son cœur lui fait si mal.

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Camille, Léa et QUENTIN.
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