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Le Prince Vérité

« Jurez vous de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité ? 
- Je le jure. » 

 

Il était une fois, né de l’union d’une Confiance avec une Conviction,  non pas un petit prince mais deux petits princes. Deux adorables bambins dans deux adorables couffins avec deux adorables gazouillements. 
Le premier de ces bambins fut nommé Gaultier, les cheveux aussi bruns que ceux de son frère, Arthur, étaient blonds. Ils grandirent quasiment ensemble, dans les jardins de la forteresse, à gambader avec leurs épées en bois entre les buissons épais et les jupons des nobles dames. Unis comme les deux doigts de la main. D’un main à deux doigts.
C’est ensuite que l’histoire trouve sa divergence. 

 

La fin de l’enfance sonna les douze coups de minuit. 

 

Leur Père commença à les placer l’un en face de l’autre autour de la table ronde. 
Si Gaultier prit toujours ces épreuves pour des jeux, il n’en fut rien pour son frère qui, dès lors, sentit naître en lui une rivalité pas vraiment fraternelle. Inconscient du drame qui se tramait, Gaultier fut baptisé Prince Vérité à l’unanimité de la cours et continua de passer de longues après-midis entre les plantations royales à s’entraîner avec les autres gentilshommes tandis qu’Arthur se renfermait peu à peu dans les grandes tours.

 

C’est d’ailleurs au détour d’un bosquet qu’il rencontra la douce Mélisande aux yeux de biche effarouchée et aux pommettes fruitées. On raconte qu’il discutait alors avec son chien, rumeur qui en fait rire plus d’un -bien qu’il semble très complice avec l’animal. Toujours est-il que la belle fit chavirer son cœur comme un voilier se prenant les vagues tumultueuses directement sur la poupe. Prince Vérité devint Prince fou de Mélisande et l’amour y trouva sa réponse.

 

Jusqu’à ce que les douze coups de minuit sonnent de nouveau. 

 

Il a maintenant dix-sept ans du haut de ses bouclettes brunes. Il ne sait pas pourquoi, grand dieu, pourquoi a-t-il été choisi ? Son Père a jeté son dévolu sur lui, ne faisant qu’augmenter la frustration grandissante de son jumeau ; frustration qu’il ressent avec éloquence à travers le sixième sens qui les unit et surtout les regards sombres et haineux qu’il lui lance. Mais la vérité de Vérité, c’est qu’il voudrait hurler à Arthur qu’il n’en veut pas de ce trône, qu’il lui coûte trop cher. Il lui fait perdre sa liberté, il lui fait perdre son double, il lui fait perdre sa douce. 
Sa tête est placardée sur toutes les affiches de la ville. WANTED. Qui voudra épouser le Prince ? Il est mis à prix pour que la couronne reste bien sagement sur la chevelure grise de son paternel qui n’a rien à faire de ses proclamations. Il est vendu comme du bétail. 

 

Mais il n’en veut pas à Castlebaie, il aime ce peuple et se soumettra à ce choix pour continuer de le faire prospérer. Il a la tête sur les épaules. Il est juste et loyal, il est le souverain rêvé. Peut-être même trop rêvé. 

 

Il y a forcément une aiguille dans la botte de foin.

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Camille, Léa et QUENTIN.
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