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Ian McKellen

Jeldon Korsen

Fils d'un très riche négociant et bourgeois de Castlebaie, Jeldon se révéla précocement brillant dans l'étude la langue sacrée et dans la philosophie. Conjuguant son amour des lettres et sa remarquable piété, le patriarche de la très réputée famille Korsen l'envoya faire ses études en monastère, puis lui acheta un titre d'évêque quand une place se libéra. D'une grande miséricorde et doté d'un esprit pragmatique, il réorganisa son diocèse avec tant de talent qu'il devint rapidement l'évêque le plus apprécié du siècle – tant par ses curés que par le troupeau d'âmes qu'il avait en charge. Il simplifia l’imposition cléricale de son domaine et la recalcula sur des bases plus équitables, tout en achetant à un monastère une relique de saint qu'il fit exposer dans son église ; la baisse des taxes sur son territoire fut ainsi compensée largement par les dons des fidèles venant prier devant les saints os. Il réussit ainsi brillamment son pari : conserver les mêmes recettes pour continuer à gérer son diocèse tout en épargnant les miséreux et en incitant les plus fortunés à payer davantage.

C'est ainsi qu'à cinquante ans seulement, à la mort du chef de culte, il fut élu presque à l'unanimité par ses pairs et devint Prêtre de l'Autel. Réputé doux et sage, on pensait pouvoir le manipuler aisément. Mais Jeldon était plus rusé et plus autoritaire que ses évêques ne l'aurait cru, et entama au niveau du royaume entier la réforme des taxes revenant au clergé – comme la dîme – sur la base de ce qu'il avait fait en son diocèse, tout en incitant les monastères à partager leurs reliques. Devant le refus de ceux-ci, dont ce commerce était la plus grosse fortune, il les soumit à une imposition en nature que ses évêques devaient redistribuer aux plus pauvres de leurs paroissiens. Ainsi, la Foi regagna en popularité sans perdre beaucoup de ses recettes – le niveau de vie des évêques a par contre bien baissé pour ne pas déséquilibrer recettes et dépenses, ce qui continue de lui valoir les foudres de certains cléricaux.

Moins de six ans après son accession à la chefferie de la Foi des Quatre, une place se libéra au Conseil de la ville, et le roi l'y fit nommer en raison de sa grande popularité à une époque où la révolte menaçait face aux dernières décisions dudit Conseil. Ce fut dans une grande liesse populaire que le Grand Prêtre Korsen prit sa place au milieu des trois autres ministres. Cependant il déchanta vite devant la corruption du gouvernement, commandé par un roi qui perdait la tête de jours en jours, et pour qui rien ne comptait que sa maladie et son bien être, manipulé par ses favoris qui ne se battaient que dans leurs intérêts propres. Ainsi se voyaient favorisés l'ancienne noblesse, désireuse d'écarter les nouveaux nobles et les roturiers des délibérations au nom du rôle traditionnel de la noblesse – fille de Bearr –, ainsi que les plus riches des bourgeois et marchands, qui obtenaient prix minimum, privilèges de vente et taxes exorbitantes sur l'importation – qui décourageaient les étrangers de commercer avec Castlebaie –, tout cela aux dépens du menu peuple, qui pour subvenir aux caprices de la haute aristocratie et de l'élite marchande se voyait écroulé de taxes chaque année plus fortes. 

Le Haut-Prêtre mis au point un tout nouveau système d'imposition, basé sur le concept d'un impôt unique, complété des diverses taxes habituelles  â€“ péages, lods-et-ventes, pourcentage des bénéfices marchands... – revenant directement au roi ou aux seigneurs locaux selon le lieu de prélèvement, mais surtout universel et proportionnel. Calculé par maisonnée et sur 27 catégories, dont la dernière était exemptée car trop pauvre pour seulement survivre convenablement, et faisant fit de l'appartenance aux classes sociales, ce nouveau système était révolutionnaire. 

Et fut bien entendu rejeté en bloc.

Le clergé comme la noblesse ne pouvaient accepter de payer comme le commun des mortels des taxes, et les négociants fortunés se satisfaisaient très bien de payer juste un peu plus que ne le faisait le peuple. Et alors que ce système aurait été bénéfique à la royauté car augmentant ses recettes, la couronne refusa de faire tomber les privilèges des classes, arguant que seule l'anarchie résulterait de cette évaporation des frontières entre les ordres traditionnels. 
Pourtant, fervent croyant et profondément respectueux du classement traditionnel des hommes selon leur rôle, Jeldon n'ait jamais ne serait-ce qu'imaginé détruire le système divin – propre à Castlebaie –  qui répartissait les hommes en noblesse, grand négoce et petit peuple. Son projet ne portait en rien sur la destruction des trois classes, encore moins de la contestation du rôle naturel de dirigeant de la noblesse ou – pire ! – l'annihilation de la monarchie. Uniquement sur la fiscalité injuste et complexe du royaume.

Aujourd'hui, le Prêtre de l'Autel reste le seul membre non corrompu du Conseil et tente encore de restreindre les mauvaises lois et d'argumenter le projet de sa vie : l'imposition simplifiée, proportionnelle et commune à tous peu importe leur fonction dans la société. Il sait qu'il gêne. Mais il sait aussi que sa popularité au sein du peuple, qu'il entretient avec soin en prenant des bains de foule durant lesquels il donne de formidables aumônes et distribue du pain, le protège des foudres royales. Mais pour combien de temps ? Et si sa place de conseiller est sauve, qu'en est-il de sa vie ? 
 

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