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Eva Green

Elyon Rosier

Ainsi l'avait jadis nommée sa mère alors même qu'elle venait tout juste de la mettre au monde, dans la petite chaumière ou elles vivaient. Un coup de tonnerre retentit au dessus de leur tête, loin dans le ciel, et le précieux enfant se mit à geindre. Sa mère berça le poupon qui finalement calmé finit par s'endormir. Les années passèrent, la petite grandit. Tous la trouvaient merveilleuse, avec sa tignasse brune et ses yeux si clairs. Elle était la préféré de tous, et lorsque sur la demande de sa mère la petite s'en allait au village tantôt chez un commerçant, tantôt chez l'autre, elle revenait toujours avec en plus de ses achats les poches remplies de cadeaux, des fruits frais, du fromage, et même parfois des rubans qu'elle nouait directement dans ses cheveux.

 

Alors, quand elle revenait au près de sa mère elle était tout sourire la petite. Ce fut l'un de ces jours-là, quand elle revint d'une nouvelle escapade au village qu'elle découvrit sa chaumière brûlée, et sa mère aux prises avec des brigands. La femme céda rapidement, et les hommes s'emparèrent d'elle en riant avant d'apercevoir la fillette, qui, cachée dans les fourrés les observait en train de brutaliser sa mère. Les hommes se saisirent d'elle et l'emportèrent avec sa mère à leur campement. Réduite en esclavage les deux femmes souffraient, mais la mère au moins faisait tout pour épargner à son enfant les pires besognes. Humiliations, tortures, viols, la mère connue tout et l'on fit tout devant les yeux de sa fille qui ne pouvait rien y faire. Elle n'avait même pas douze printemps, qu'aurait-elle pu faire contre ces brigands ? Rien, probablement. « - Promet-moi, promet-moi Elyon que tu t'enfuiras, il le faut. » Et la petite promit, parce qu'elle n'avait pas le coeur à refusé une telle chose à sa chère maman. Seulement elle n'avait pas d'espoir...

Comment aurait-elle pu s'enfuir alors que bien d'autres avant elle n'y étaient pas parvenus ? Elle n'avait aucune chance. Et quand bien même, elle ne voulait pas abandonner sa mère aux griffes de ces monstres, Elyon ne pouvait pas partir en la laissant ici. La petite n'eut pas à le faire. Un hiver, alors qu'elle venait tout juste d'avoir treize ans, sa mère mourut de maladie. Une épidémie s'était abattue sur les campagnes du pays et les brigands n'avaient pas pris la peine de soigner leurs esclaves, à quoi bon, il leur suffisait d'en capturer d'autres. Ils ne comptaient plus leurs morts, et abandonnaient les malades dans la forêt. C'est à ce moment là qu'Elyon tenta sa chance. Faisant semblant d'être malade, à l'agonie elle se mêla à un groupe de malade qu'on emmenait mourir dans la forêt, loin des biens portant. Là, elle attendit la nuit, et, alors qu'autour d'elle les autres rendaient leur dernier souffle elle s'enfuit, l'obscurité camouflant ses traces. Revenue dans son village, à cause des années d'esclavage les gens ne la reconnurent pas, la prirent pour une vagabonde et la renvoyèrent, abandonnant la fillette à son triste sort. Vagabondage, vols, bagarres, misère. Telle fut la vie d'Elyon pendant quelques temps. Elle traînait sans but précis sur les routes du pays, demandant la charité aux gens qu'elle croisait, pleurnichant chaque nuit pour la mère qu'elle avait perdue. Et puis un jour, alors qu'elle se trouvait cachée au fin fond d'une ruelle sordide, elle aperçue les brigands qui jadis les avaient kidnappés, sa mère et elle. De crainte qu'il ne la découvre et l'emmène de nouveau la jeune fille se recroquevilla un peu plus sur elle même. Ils ne la virent jamais.

 

Ils ne virent plus jamais personne, si ce n'est leur assassin. Un homme surgit ce jour là en plein devant le groupe et alors que les brigands cherchaient à s'enfuir il les tua de sang froid, l'un après l'autre sans émettre aucun remords. Fascinée la fillette regarda les corps des hommes qu'elle haïssait depuis des années tombés comme des mouches autour de l'homme. Il y'avait du sang partout, et il se répandit sur le sol boueux de la rue. Le sang se mêla à l'eau, à la boue et une odeur métallique se posa sur la ruelle. Il n'y avait plus un son, juste l'homme qui essuyait sa lame sur le vêtement de l'une de ses victimes, et l'enfant cachée dans les ténèbres. Alors qu'une seconde plus tôt elle était morte de peur et repliée dans un coin, Elyon se mit sur ses jambes et s'avança jusqu'à l'homme. Il la regarda d'un air moqueur, elle, la gamine des rues. « Apprend-moi. Apprend-moi à tuer comme toi. » Lui demanda-t-elle, de sa petite voix fluette. L'homme face à elle éclata de rire mais la petite ne se démonta pas et plongea ses prunelles de glaces dans celle de l'adulte. Il finit par cesser de se moquer, l'observa un instant et puis l'emporta avec elle. Voila comment était née la légende. Elyon. Son nom se murmurait sur les lèvres du peuple. Elle avait bien grandit la gamine des rues et était devenue une femme, une femme assassin. Elle était aussi douée pour son métier qu'elle était belle. De la légende, beaucoup avaient cependant oubliés une chose : qu'elle était une femme. N'était resté que son nom « Elyon. »

 

Et aux yeux de tous, elle n'était rien d'autre qu'un assassin. Pas une femme. Parce que parmi es rangs des assassins, les femmes n'étaient pas admissent, ou alors considérées comme faible. Alors elle ne disait rien, ne rappelait jamais au monde qu'elle était une femme.

La tête cachée sous sa capuche, elle faisait simplement ce que l'on attendait d'elle : elle tuait.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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