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Iwan Rheon

Eadwin Lantwyck

Depuis la nuit des temps, les hommes murmurent. Leur voix s’élèvent parmi les cieux, se mêlent et finissent par se fuir, s’échappant au gré du vent. Puis ils ont appris à parler, à mettre des mots sur chaque chose. Des choses qui prirent une signification. Qui eurent alors un sens bien précis. Puis les hommes apprirent à crier. Et depuis ce temps-là, on leur enseigna l’art de la guerre, à celui qui hurlera le plus fort son allégeance à telle ou telle chose. Voilà comment tout fonctionne. Ils se détruisent entre eux, et personne n’ose contester. Ce sont des ordres envoyés de Là-Haut. On ne peut les refuser, on ne peut les repousser, on ne peut que les accepter. Les voix devinrent contradictoires, et ne s’entrelacèrent plus jamais. Elles n’étaient plus que des entités contraires qui se détestaient désormais. Et le garçon détestait toutes ces voix, parce qu’elles étaient trop nombreuses, et qu’elles hurlaient dans sa tête, à l’en rendre complètement fou. Enfant des astres, Eadwin était né un soir de pleine lune, dans l’une des petites chaumières de Castle Baie. Ses parents n’étaient ni trop riches, ni trop pauvres, et pouvaient se permettre quelques dépenses inutiles. Son père était au service du roi, et sa mère lavait les vêtements des hautes dames de la cour, ajoutant à cela le fait qu’elle devait s’occuper de son fils unique, un peu dérangé selon certain, très serviable selon d’autre. Il était étonnamment intelligent, mais peut-être silencieux. Ses géniteurs s’étaient donc longuement posé la question : était-il muet ou ne voulait-il simplement pas communiquer avec le monde des vivants ? Craignant pour son futur, ils l’envoyèrent chez un grand maître armurier qui deviendrait son mécène, lui enseignant un métier qu’il ferait toute sa vie durant. Il serait d’ailleurs respecté dans son domaine – c’est du moins ce qu’espérait le patriarche. Les premiers temps furent les plus durs. Il manqua de se tuer par plusieurs fois, par manque total d’expérience. Et, suite aux réprimandes reçues, le petit garçon, si innocent qu’il était, apprit à se forger un caractère. Les années filèrent, les unes après les autres, et le garçon devint grand et fort. Sa technique s’améliora et les armes qu’il créa étaient les meilleures qu’on pouvait trouver. Son maître, très fier de ce qu’il était devenu, l’envoya chez le roi pour faire démonstration de ses aptitudes. Il était vif et précis, ce qui plut immédiatement au roi, qui l’accepta dans ses armureries. Cette décision ravit alors les parents du jeune homme, qui s’empressèrent de crier au monde que leur jeune fils travaillait désormais pour le roi. Et, sans qu’ils ne sachent pourquoi, ils regrettèrent rapidement leur fierté. Ils se firent capturer et torturer. Le brun partit à leur recherche, arme à la main, empoignant une fusée qu’il avait confectionné lui-même, puis s’en alla, sans même demander au roi. Il les retrouva, une semaine plus tard. Il assassina sans une once de remords les tortionnaires, et se retrouva à genoux face à sa mère, mourante, des blessures saillantes sur tout le corps. Son père, lui, était encore en vie, pleurant la mort prochaine de sa femme.Et c’est à partir de ce moment-là qu’Eadwin décida que le monde ne méritait plus d’être pardonné.Il ne méritait que la haine.Le sang. Et la guerre.Après cet épisode sanglant, l’homme découvrit une nouvelle faculté, celle qui le poursuivrait toute sa vie. C’était un jour comme un autre. Il nettoyait son armure dont il usait quand le roi le lui demandait : il faisait partie de la garde royale. Il entendit dans son dos, une voix féminine. Celle de cette demoiselle qu’il avait rencontré un an plus tôt, et dont il était tombé fou amoureux. Il se fit doux, se tournant pour voir si elle était là. Il était prêt à partir en sa compagnie, quittant son poste pour avoir une simple conversation avec elle. Mais rien ne fut comme il l’avait espéré. Cette voix ne venait de nulle part. Non. Elle venait de sa propre tête. Et une autre vint s’ajouter à celle-ci : c’était celle de sa mère, attendrie et toujours aussi protectrice. Il tomba à terre, et elles finirent par se multiplier. Mais cette fois, ce n’était plus celles des fantômes du passé qui venaient lui hanter l’esprit, mais celles, plus pompeuses, de ces nobles qui fréquentaient la cour. Voilà qu’il découvrait un don qui pourrait lui servir. Non. Mieux. Qui allait lui servir. Lui servir à se venger de tous ceux qui l’avait fait souffrir, de tous ceux qui avaient osé porter atteinte à sa personne. Il devenait l’épée vengeresse. Le seul problème étant que tout ne se passa pas comme prévu. En effet, le garçon devint rapidement fou. Mais, maîtrisé et intelligent, il apprit à cacher ses excès de démence sous le masque d’un gentleman parfaitement lucide.Il était le monstre que personne ne redoutait. Celui qui assénerait le dernier coup. La double face. Le vengeur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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