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Caitlin Stasey

Amina Sombreval

« L’abandon est la pire des trahisons. »

 

Je me présente face à vous habillée de mon plus simple appareil. Pourquoi vous mentir, pourquoi vous tromper et pourquoi me jouer de vous ? Je hais l’hypocrisie. Je m’appelle Amina Sombreval et je suis la fille du viol. Ne baissez pas les yeux comme ça, assumez vos problèmes avec Eros et Tanatos, regardez moi. Regardez moi j’ai dit !Il me semble que mon dix-neuvième été vient de s’écouler si mes doigts ne se sont pas trompés. Dix-neuf ans de solitude, comment résister à la folie ? Je suis la fille de l’abandon, la pomme putride que l’on a jeté au loin, la chose dont on n’oublie le nom pour ne plus s’en soucier.

 

Élevée au sein de l’orphelinat je n’étais personne jusqu’à hier encore. Jusqu’à ce que les Dieux acceptent enfin de m’offrir une raison d’être sur cette Terre, jusqu’à ce que je découvre un nouveau chemin pour mon avenir, une première utopie à réaliser : l’absolution du mal. Qui suis-je ? Je suis Sorcière Blanche. Recluse dans ma chambre aux murs poisseux, j’ai étudié les livres ancestraux dont on ne doit pas conter l’existence, j’ai appris le nom des plantes sous l’intimité de mes draps rêches, j’ai découvert les remèdes providentiels qui apportent rédemption. Jetée du bâtiment à mes onze printemps, j’ai toqué à toutes les portes pour quémander une ou deux miettes en échange des quelques services que je pouvais rendre.

 

Savez vous pourquoi ce sont toujours les plus pauvres qui offrent hospitalité ? Moi non plus. La rumeur se répandait. Je savais soigner les maux que le cerveau hurle, les plaies que le corps subit, la peur que le cÅ“ur tape sur la poitrine. Je pus enfin déposer mes valises à l’étage d’une chaumière à l’âge de quinze ans, lorsqu’un couple de vieux artisans m’offrit la possibilité de rester plus longtemps qu’une nuit si je continuais de m’évertuer à faire mon possible au chevet de leur fils à l’agonie. Il mourut deux mois après mon arrivée bien que j’eus fait tout ce qui était en mon pouvoir pour apaiser ses souffrances.

 

La sorcellerie n’est pas une réponse infaillible. Malgré leur chagrin, les Terman me permirent tout de même de continuer à loger sous leur toit. Je devenais leur fille adoptive, récompense inespérée, tout en me rappelant que je n’avais jamais eu le droit d’avoir une mère. Une mère juste à moi. Rien que pour moi. Injustice. Par un rite que mon astre magique ne devait peut-être pas apprécier, j’invoquais un soir de pleine lune les esprits torturés du passé. Remuer le couteau dans la plaie était quelque chose de stupide, mais la stupidité est une caractéristique humaine et j’en fais parti. Après maintes supplications, ils acceptèrent de me dévoiler un nom avant de disparaître dans la brume de la nuit : Muriel Dramon.

 

 Si je m’évertuais à pratiquer la douce magie pour équilibrer la perfidie du monde, je sentis monter en moi la vague âpre de la haine et de la rancÅ“ur et elle s’échoua sur mon esprit aux idées aiguisées. Abandonnée, jetée, bafouée par cette femme qui aurait dû être la lumière bienfaitrice de ma vie. INJUSTICE.

 

Peut-être que la pureté de mon don ne me le pardonnera jamais mais je le jure devant tous les Dieux, Mâa, Bearr, Amat et Tyksaï, écoutez bien : je me vengerais.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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