top of page
Emilia Clarke

Adella Aherin

Courir, voler, sentir sur sa face s’écraser le poids d’un vent frais. 

 

La terre humide s’enfoncer sous la pression d’une puissante.

Renifler la douce effluve de la rosée posée sur la forêt.Voilà ce à quoi Adella consacrait ses journées, aussi longues soient elles. Fille d’un fauconnier de renom qui vivait à l’extérieur des remparts, son enfance elle l’avait passé dans les volières, la nuque pliée et le visage orientée vers le ciel. Elle avait consacré de longues heures à l’observation des oiseaux, tous plus majestueux les uns que les autres, préférant de loin leur compagnie à celle de la nourrice que son père avait à son service. C’était une femme trapue à la face rouge et aux doigts boudinés dont la tâche consistait à faire d’Adella une femme qui serait bonne à marier. Cependant, les travaux d’aiguilles et les longs discours de la bonne femme lui donnaient envie de fuir, bien loin, là où elle se rendait lorsqu’elle disparaissait. Enfant, elle avait prit l’habitude de partir tôt, lorsque tout le monde était encore couché. Elle marchait sur la pointe des pieds dans la maison et se précipitait dans les écuries pour y retrouver sa jument, Horizon. Elle se hâtait, ne prenant garde à ne pas salir ses jupons ou encore à ne pas abimer ses cheveux. Puis une fois sa monture scellée, le pied à l’étrier, elle partait. Elle ne prenait pas la peine de laisser un mot ou bien même de prévenir le seul domestique de la famille, car après tout, elle revenait toujours. Il n’était pas rare en effet, de voir se détacher une silhouette blanche galopant vers la petite ferme. Souvent son père échangeait un regard complice avec elle lorsque la vieille Aurora commençait ses sermons qu’elle avait appris à ne pas écouter, l’esprit encore bien loin de son crâne, aux joues rosies. Lorsqu’elle s’échappait ainsi, elle allait se perdre parmi les arbres de la forêt pour retrouver une petite clairière qui l’accueillait à chacune de ses escapades. L’endroit semblait d’un autre temps, presque trop beau pour l’aurore lugubre qui créchait sur Castle Baie. C’était donc, dans ce havre de paix qu’Adella se mit à exercer son don. Perturbée la première fois où elle se rendit compte qu’elle n’était pas seule dans son crâne, elle se cru folle. Mais bien rapidement, en faisant face à sa jument, cette idée s’effaça. Elle ressentait les pulsations d’un cÅ“ur qui n’était pas le sien, au creux de sa main, puis peu à peu, les informations se multiplièrent et elle comprit qu’elle et Horizon, ne formaient qu’un. S’échappant de plus en plus souvent pour travailler ce lien qui les unissait, elle arrivait à contrôler sa jument simplement par la pensée, quand elle avait le pied à terre. Se sentant habitée par une magie peu habituelle, ses allers et venues à la volière se multipliaient et bientôt, elle put voir des yeux d’un épervier en ayant clos les yeux. Gardant cela pour elle un temps, elle se retournait vers son père lors d’un de ces après midis qu’ils passaient ensemble aux écuries. Il n’eu pas l’air surpris et pourtant, sur son visage, une mine grave vint s’installer. Fermement, il se saisit de la blonde par les épaules et se décida à lui raconter l’histoire de sa propre mère, qui avait elle aussi posséder ce don et qui avait fini brûler vive, accusée de sorcellerie. Il avait les yeux embué de larmes et conclu sa mise en garde par une phrase qui se grava au fer rouge dans la mémoire de la blonde : « Ne parle de ça, à personne. »Mais brusquement, les choses changèrent. Après avoir libéré Aurora de sa tâche qui s’avérait perdue d’avance et commencer à initier sa fille à son art, le père d’Adella tomba gravement malade. Sa fille désemparée suivait ses conseils et suivait ses prescriptions pendant qu’il « guérissait ». Cependant, un matin, la jeune blonde se retrouvait orpheline. Il n’avait pas passé la nuit. Prise alors d’un chagrin immense, qui vint comme creuser un trou béant au creux de sa poitrine, elle renvoyait leur domestique et quittait la petite maison, sur le dos de sa jument. Elisant domicile dans la forêt pour quelques temps, elle finit par refaire surface.Aujourd’hui, elle exerce le métier de son père, ne se servant uniquement de son don pour sa réussite dans ce domaine, même si, inconsciemment, sa monture et elle ne peuvent plus se dissocier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le pigeonnier de l'équipe
SI NOTRE CONTEXTE, NOS PERSONNAGES VOUS INTERPELLENT, NOUS SERONS FORT RAVIS DE RÉPONDRE À VOTRE DEMANDE, OU VOS QUESTIONS. 
VISITEZ DONC LA CITÉ
  • Facebook Social Icon

Camille, Léa et QUENTIN.
bottom of page